PASSAGERS SUR LA TERRE
La création sombre ; ainsi la malédiction l’a emporté sur la vie !
Le charme de l’espoir et de l’illusion charrient toute survie,
L’amour n’est plus qu’une insidieuse moqueuse ;
Le souvenir de l’enfance qu’une frondeuse trompeuse.
Combien d’hommes se noient fatalement aux tempêtes intérieures ?
Rien ne se voit car ils nous sont gré de coraux visages extérieurs ;
Cependant, leurs corps de forçats manquent d’évasion harmonisée.
Prodigieuse transparence du regard bonté qui décèle obscurité
Palpe et flaire ! le pouls amer de tous ces cœurs piqués
de secrets. Ces Fleurs d’or havées en Mer Morte, assoiffée.
Amarrés aux ventres des Ondins damnés ; nœuds en caillots
De Sang. Seuls survivants à l’encre de brûlants émaux.
Regarde ! avec clarté l’appétit de toutes ces maladives claustrations,
Ces camisoles fiévreuses en l’exil ; comme seul reste de révolution
Soumise aux trépas de nos rêves dépassés et troués par les balles ;
Des Electrochocs affligés aux héroïques cerveaux cannibales.
Combien de Salamandres grelottent, nues et seules de l’intérieur ?
Plus rien ne se voit car elles nous sont gré de cireux sourires extérieurs.
Cependant, ne résistent plus à la mécanique. Dont elles supplient l’arrêt
Mental de se débattre et de combattre, ne battra plus ; C’est terminé !
Ecoute ! le mélodieux poème de toutes ces Âmes arrachées.
Réduites en coulées de larmes dont l’éthique vérité est colmatée,
Ensevelie de marbre aux veines bleuies sous gravas du temps,
Et pour ultime arme ; fragilité d’un désir éventré qui se pend.
L’idée si je ne m’abuse, Dieu ! Etait bien de veiller sur tous tes enfants
Avec Amour et vénérable ferveur ? Et voilà, que tu vas condamnant
Ceux qui donnent plus qu’il n’en faudrait ! les purs amants de la Vie
Tous ces fous dès qu’ils font preuve de bon sens et d’esprit !
Tu les lapides, tu les décapites ! Fais leur donc grâce d’un peu de chaleur…
Accepte enfin de terminer ton étude avec tout au plus, autant d’ardeur ;
Laisse reposer au-delà du dédale, les Sylphes qui planent !
Ne vois donc tu pas qu’ils sont les derniers naufragés de notre protection ?
Symphonie, abreuve-toi à la source des fontaines de ta propre mort !
Berce-toi de mouvantes couleurs, enivre-toi des courants et dors.
Les Nains toujours veillent sur ton sommeil aux reflets argent
Puis, renvoie-nous les images de lumière si tu en trouves le temps…
Copyright - Chrystel MARMIER Août/Oct 2008