L’IGNORANCE DE L’ANGE
« L’Erreur »
L’erreur serait de ne jamais s’admettre vaincu face à la peine et la peur,
L’erreur serait de ne jamais avouer ce que l’on a aux tréfonds de son âme.
L’erreur serait de toujours dissimuler de crainte de n’être que d’analogue trempe,
S’escamoter en souhaitant sauver les apparences sous costume de faux-frère.
L’erreur serait de ne plus croire aux anges paumés et déchus rien que pour s’en délivrer,
L’erreur serait de fantasmer en sueur les beautés de la vie en criant sa fin proche.
L’erreur serait d’oublier la transparence de ces prunelles livides qui suppliaient
L’erreur d’obstruer propres orbites lorsque les tournesols dansaient la farandole
Etoilée dans le ciel bleu électrique et que les forces maléfiques les empoignaient
Pour sadique contentement de les voir dépérir dans les flammes.
L’erreur serait de ne plus lutter, au corps se battre, contre ceux qui se déchirent
L’erreur serait de violenter ton rêve d’espoir sous prétexte qu’il n’est
Qu’indissociable à tous ces êtres abjects qui te semblent être toi,
Sans âme sans arme sans toit sans lois.
L’erreur serait de ne plus téter les gouttes le miel qui coulent à l’angle
De tes peines et de ne plus entendre hurler ces mains qui voulaient tout et rien.
L’erreur serait ne plus porter le deuil et ne plus pouvoir pleurer nos morts.
L’erreur serait de ne plus sourire au petit qui tend vers les cimes, ses paumes.
L’erreur serait de rester sagement révolté dans l’obscurité face au néant,
L’erreur serait de ne plus sentir palpiter le cœur de ceux qui se tuent d'affection béante,
L’erreur serait de ne plus percevoir la naissance des reflets d’air dans l’infini joli.
L’erreur serait Enfants comme Grands Adultes de ne plus s’impatienter de l’arrivée du Père Noël.
Refuse de le transformer en tache de sang auréolée de cotonneux, peu glorieux !
Mais l’Ange trop candide ne serait-il pas, que pure folie de l’Amour
D’une si dérisoire déception éperdue ? - Chut ! Ecoute, il passe !
Quoiqu’il en soit : Ton devoir est de sauver dans le réel
Ton rêve, pour tous ceux que tu aimes et que tu chéris.
Chrystel MARMIER